L’association de consommateurs UFC-Que Choisir a publié une étude le 27 juin, mettant en lumière la gestion inégale des fuites d’eau à travers les communes françaises. Il a constaté que chaque municipalité perdait un litre d’eau potable pour cinq. Un nouvel été de sécheresse sévère rendra encore plus important la protection de cette précieuse ressource.
La France perd l’eau consommée par 18 000 000 d’habitants en raison des fuites dans ses réseaux de canalisations. L’UFC Que choisir, sur la base des données de l’Observatoire national des services publics de l’eau et des égouts, a tiré des conclusions alarmantes.
Alors que les tensions montent autour de l’eau, l’association de consommateurs proteste contre le manque de contrôle des fuites. Ils appellent également à une « rénovation du réseau d’eau ». Il estime qu’un soutien financier et technologique est nécessaire pour les municipalités qui en ont besoin, en particulier les zones rurales.
Cholet Saint-Malo Saint-Brieuc et Saint-Brieuc par exemple, ont des taux de fuite bien inférieurs au seuil légal, fixé à 15%. D’autres sont sous-performants et autour de 30%. Nantes Métropole compte 13% des fuites enregistrées sur le réseau.
Robin Salecroix (Vice-Président de Nantes Métropole, en charge de la politique de l’eau et de l’assainissement) souligne que même si ce chiffre ne dépasse pas le seuil, les impacts du changement climatique sur le cycle de l’eau nous obligent à agir et à sécuriser les ressources et fiabiliser le service public.
Rénovation de Pipelines à Deux Vitesses
L’UFC Que choisir a une solution claire: nous devons investir beaucoup plus dans le renouvellement des réseaux de canalisations et améliorer les connaissances. « Plus de la moitié des 895 000 km de réseau de canalisations d’eau potable sont constitués de matériaux fragiles », indique l’association. Ces matériaux comprennent l’amiante-ciment, l’acier, la fonte grise et le plastique collé, qui ont tous été utilisés de la fin des années 1940 au début des années 1970.
Dans la Métropole nantaise, les 3211 km de réseau de canalisations d’eau potable sont constitués à 54% de fonte et à 34% de PVC. L’âge moyen pour les deux matériaux est de 38 ans. Le collectif vise à atteindre l’objectif national de renouvellement du réseau de 1% chaque année.
« Nous sommes maintenant à 0,8%, contre 0,58%. « Ça n’a pas l’air si grand, mais 4 km, c’est plus », explique Robin Salecroix. Elle explique également que les budgets de l’eau et de l’assainissement ont doublé depuis le mandat précédent.
Le montant alloué à ce projet était de 11,3 millions d’euros en 2020, et de 16 millions en 2022. Les sections qui seront remplacées sont choisies au cas par cas en fonction de l’âge et de l’usure. Les agents surveillent le réseau à l’aide de compteurs et de débitmètres.
Y a-t-il des frais pour les gros clients?
Les efforts de Nantes Métropole portent leurs fruits, mais d’autres communes n’ont pas les mêmes moyens financiers. L’UFC Que Choisir soutient que les municipalités rurales ont de la difficulté à rénover leurs conduites en raison d’un financement inadéquat. Le montant des revenus est réduit lorsque le nombre et la longueur des réseaux sont comparés. Et les 180 millions d’euros d’aides du Plan Eau ne représentent que 6% à 7,5% des budgets annuels.
De plus, les compétences techniques font défaut du fait de la disparition des Directions départementales de l’agriculture et de la forêt ainsi que des Directeurs départementaux de l’équipement du fait de la réduction des dépenses publiques. Il n’y a aucune incitation pour certaines municipalités rurales à limiter leurs taux de fuite maximum, qui peuvent atteindre 35%.
L’UFC-Que Choisir a réclamé une augmentation des redevances, y compris celles versées par les professionnels, pour financer la réhabilitation et la réparation des canalisations délabrées.
Vous devez avoir de meilleures compétences techniques
Robin Salecroix écarte cette proposition, refusant « d’opposer les acteurs ». Il explique comment le système de tarification de l’eau à Nantes Métropole a évolué d’ici 2022. Une plus grande part du coût est allouée à la partie variable. Cette part est directement liée à un volume d’eau consommé. La part fixe est le résultat de la souscription.
« Les petits consommateurs sont facturés moins cher, tandis que les gros consommateurs sont facturés plus cher. »Mais nous sommes aussi allés voir les plus gros utilisateurs d’eau de l’île – les hôpitaux, les industriels, les piscines, etc. – afin de promouvoir l’utilisation de moins d’eau.
L’UFC-Que Choisir, qui milite pour la création de services de soutien technique pour les petites communautés dans tous les départements, souligne l’importance de la sensibilisation et de la formation technique.