Le Vendée Globe 2024 est marqué par un coup dur pour Yannick Bestaven, ancien vainqueur de la course. Le skipper de Maître CoQ V a subi une avarie critique de son système de barre le 27 décembre 2024, alors qu’il affrontait des conditions particulièrement difficiles dans les 450 milles précédant le mythique cap Horn.
Une avarie complexe dans des conditions hostiles
L’incident a eu lieu dans un contexte météorologique éprouvant, avec des vagues atteignant 5 mètres et des vents soufflant à 30 nœuds. La panne concerne le palonnier, pièce essentielle reliant les deux safrans du bateau et permettant une manœuvre précise. Cette défaillance rend la barre de l’IMOCA presque inutilisable.
Bestaven a rapidement improvisé un système de fortune, utilisant des cordages pour reprendre le contrôle minimal de son embarcation. Selon Voiles et Voiliers, il avance désormais à une vitesse réduite, oscillant entre 10 et 12 nœuds, bien loin de son potentiel habituel. Cette perte de performance, couplée à une navigation instable, complique ses chances de rester compétitif dans cette course exigeante.
Des conséquences lourdes pour le skipper et son bateau
En plus de la panne du système de barre, Yannick Bestaven doit faire face à un deuxième problème : le délaminage de deux mètres du bordé tribord arrière de son bateau. Cette situation compromet la solidité structurelle de Maître CoQ V, un défi majeur à cette étape critique de la course.
Bestaven envisage de s’abriter après le passage du cap Horn pour évaluer les possibilités de réparation. Mais comme il l’a confié, très ému, dans une vidéo partagée sur les réseaux sociaux :
« Je ne sais pas du tout si je vais pouvoir continuer. Le bateau souffre et moi aussi. »
Actuellement, il occupe la 11e position de la flotte, à environ 550 kilomètres du cap Horn. Cette situation contraste avec son triomphe de 2020, où il avait brillamment remporté le Vendée Globe malgré des conditions tout aussi ardues.
L’incertitude quant à la suite de la course
Face à ces défis, le moral de Yannick Bestaven est sévèrement éprouvé. Le skipper, connu pour sa résilience, s’interroge sur sa capacité à remonter l’Atlantique dans ces conditions. Selon des sources proches de son équipe, la priorité est désormais d’assurer la sécurité de l’homme et de son bateau, quitte à envisager un abandon.
Deux options s’offrent à lui après le passage du cap Horn :
- Trouver un abri pour tenter des réparations.
- Continuer en mode dégradé, avec le risque d’aggraver les dommages.
Dans l’histoire du Vendée Globe, de nombreux skippers ont été confrontés à des dilemmes similaires. En 2008, Jean Le Cam avait également subi une avarie majeure dans les eaux hostiles du Pacifique Sud, avant d’être secouru.
Quels enseignements pour la navigation en solitaire ?
Cet incident rappelle à quel point le Vendée Globe est une course impitoyable. Les skippers doivent non seulement affronter les éléments, mais aussi démontrer une capacité hors normes à résoudre des problèmes techniques en totale autonomie.
Selon un expert de la classe IMOCA,
« le délaminage et la casse du palonnier sont des incidents fréquents dans ces zones particulièrement exigeantes. Ces avaries mettent en lumière la nécessité de concevoir des bateaux capables de supporter des contraintes extrêmes. »
Les leçons tirées pour les prochaines éditions
- Renforcer les matériaux des zones exposées à des chocs ou à des efforts répétés.
- Intégrer des systèmes de secours plus robustes pour la barre.
- Favoriser des formations spécifiques pour les skippers, leur permettant d’intervenir sur des structures complexes en pleine mer.
Un tournant inattendu pour le Vendée Globe 2024
Avec cet incident, le classement et la dynamique de la course pourraient être bouleversés. Alors que Charlie Dalin et Yoann Richomme luttent en tête, les positions à l’approche du cap Horn risquent d’évoluer rapidement en fonction des conditions et des avaries rencontrées par les concurrents.
Les supporters de Yannick Bestaven, eux, espèrent qu’il pourra poursuivre l’aventure, ne serait-ce que pour franchir la ligne d’arrivée. Sa combativité et son ingéniosité restent des sources d’inspiration pour tous.
Partagez votre avis : Que pensez-vous des défis que rencontre Yannick Bestaven ? Avez-vous suivi d’autres moments marquants de cette édition ? Exprimez-vous en commentaire !