Mayotte, déjà fragilisée par le récent passage du cyclone Chido, subit à nouveau la furie des éléments ce dimanche 12 janvier 2025. Le cyclone Dikeledi, rétrogradé au stade de tempête tropicale modérée, touche l’archipel avec des pluies torrentielles et des vents violents. Retour sur une situation alarmante pour ce département français d’outre-mer.
L’alerte rouge : une nuit de vigilance pour Mayotte
Depuis samedi 11 janvier à 22 heures, Mayotte est placée en alerte rouge cyclonique par les autorités. Le cyclone Dikeledi, situé à environ 320 km à l’est de l’île dans la matinée, se déplace rapidement à 24 km/h. Selon les prévisions, son centre devrait passer à seulement 100 km au sud de l’île dans l’après-midi, générant des conditions météorologiques dangereuses.
Les vents marins atteignent actuellement 85 km/h, avec des rafales mesurées à 120 km/h, tandis que l’état de la mer s’annonce particulièrement dangereux, notamment dans le lagon ouest. Ce phénomène rappelle la puissance destructrice des systèmes cycloniques dans cette région.
« Nous vivons une situation de plus en plus fréquente. Les habitants ne se remettent pas encore des précédents événements », témoigne Fatima, résidente à Mamoudzou.
Des impacts redoutés : pluies, vents et submersions
Les conséquences de Dikeledi se font déjà sentir sur Mayotte. Les pluies diluviennes provoquent des cumuls atteignant localement 150 mm, créant un fort risque d’inondations et de glissements de terrain, particulièrement dans les zones côtières et montagneuses.
Les vents violents, avec des rafales pouvant atteindre 100 km/h, menacent de projeter des objets ou de causer des dégâts matériels significatifs. À cela s’ajoute un risque de submersion marine, aggravé par les fortes houles touchant l’ouest de l’île, déjà vulnérable après le cyclone Chido.
Selon les services météorologiques, « les cumuls de pluie prévus sont susceptibles de dépasser les seuils critiques enregistrés ces dernières années. »
Les autorités appellent à une vigilance accrue, en soulignant l’importance de respecter les consignes de sécurité. Les populations des zones les plus à risque ont été évacuées vers des centres d’hébergement.
Mesures d’urgence : une île sous confinement
Face à la gravité de la situation, les autorités ont ordonné le confinement général. Seules les équipes de secours et d’intervention d’urgence sont autorisées à circuler.
Les mesures mises en place incluent :
- La suspension des transports, y compris l’aéroport et les barges reliant Petite-Terre à Grande-Terre.
- La mobilisation des centres d’hébergement d’urgence pour accueillir les habitants des zones exposées.
- Une vigilance particulière dans les hôpitaux et structures médicales, déjà sous pression.
« Nous avons appris des erreurs du cyclone Chido. Cette fois, nous avons agi plus tôt », explique un responsable de la préfecture.
Une île déjà éprouvée : le souvenir de Chido encore présent
Le passage de Dikeledi intervient moins d’un mois après celui du cyclone Chido, qui avait causé d’importants dégâts sur Mayotte. Les infrastructures endommagées, les coupures d’électricité et les éboulements provoqués par Chido ont laissé des traces profondes sur l’île et dans les esprits.
Selon les experts, « la répétition de tels événements est une conséquence directe du changement climatique, augmentant la fréquence et l’intensité des cyclones dans l’océan Indien. »
Le contexte économique et social précaire de Mayotte aggrave les difficultés pour les habitants, déjà confrontés à un manque de ressources et de soutien logistique.
Quelles perspectives pour Mayotte ?
Face à ces événements climatiques de plus en plus fréquents, les solutions à long terme doivent être renforcées. Parmi les initiatives en cours :
- Amélioration des infrastructures pour mieux résister aux tempêtes, comme la consolidation des digues et des routes.
- Formation des populations locales aux gestes de sécurité en cas de cyclone.
- Mise en place de systèmes d’alerte rapide pour permettre des évacuations plus efficaces.
Cependant, ces efforts nécessitent un soutien accru de l’État et une coopération internationale pour aider Mayotte à surmonter les défis du changement climatique.
Foire aux questions
Pourquoi Mayotte est-elle si vulnérable aux cyclones ?
Les cyclones dans l’océan Indien se forment principalement entre décembre et avril, une période où Mayotte est souvent exposée. Sa faible altitude et ses infrastructures fragiles accentuent sa vulnérabilité.
Comment se protéger pendant un cyclone ?
Restez dans une habitation solide, éloignez-vous des fenêtres, suivez les consignes des autorités, et préparez un kit d’urgence comprenant eau, nourriture et lampe torche.
Quels sont les impacts du changement climatique sur la région ?
Le réchauffement des océans alimente des cyclones plus intenses, augmentant les risques pour Mayotte et les autres îles de l’océan Indien.
Et vous, avez-vous déjà vécu une situation de cyclone ? Partagez vos témoignages et impressions dans les commentaires ci-dessous !