Boris Herrmann a franchi la ligne d’arrivée du Vendée Globe 2024 le mercredi 29 janvier 2025 à 23h18, terminant à la 12ᵉ place après 80 jours, 10 heures et 16 minutes en mer. Un classement en deçà des attentes, mais qui témoigne d’une résilience remarquable face aux nombreux obstacles rencontrés.
Un parcours semé d’embûches pour Boris Herrmann
L’édition 2024 du Vendée Globe a été particulièrement rude pour le skipper allemand. Considéré comme l’un des prétendants au podium, il a pourtant vu ses ambitions contrariées par plusieurs incidents majeurs qui ont rythmé sa course.
Dès les premières semaines, un début de course laborieux l’a empêché de figurer dans le groupe de tête. Une situation inhabituelle pour le navigateur, qui avait pourtant brillé en 2020 en terminant à la 5ᵉ place. Puis, le 7 janvier, deux frappes de foudre ont endommagé certains systèmes électroniques de son bateau, ralentissant son avancée.
Mais le coup de grâce est survenu à 2700 milles de l’arrivée : Herrmann a percuté un objet non identifié, causant une avarie irréversible sur son foil bâbord. Une perte significative, réduisant considérablement ses performances dans les derniers milles de la course. Dans la dernière ligne droite, les conditions météorologiques capricieuses l’ont encore contraint à temporiser pour éviter une violente tempête, retardant davantage son arrivée aux Sables d’Olonne.
« Cette course m’a appris que rien n’est jamais joué d’avance. On peut partir avec de grandes ambitions et se retrouver à simplement lutter pour finir. Mais c’est aussi ça, le Vendée Globe. » – Boris Herrmann, à son arrivée.
Un classement décevant, mais un exploit malgré tout
Avec cette 12ᵉ place, Herrmann signe une performance en retrait par rapport à son 5ᵉ rang en 2020-2021, où il s’était illustré dans le sprint final. Pourtant, parvenir à boucler deux éditions consécutives du Vendée Globe reste un exploit en soi. Peu de skippers peuvent s’en vanter, tant les abandons sont nombreux sur cette course extrême.
Selon Voiles et Voiliers, la concurrence s’est avérée plus féroce que jamais cette année, avec des écarts significatifs entre les leaders et le reste de la flotte. Certains bateaux de nouvelle génération ont affiché des vitesses impressionnantes, creusant rapidement l’écart.
Points clés de sa course :
- Un départ compliqué, le mettant en retrait par rapport aux favoris.
- Deux frappes de foudre impactant son électronique.
- Une collision avec un OFNI détruisant son foil bâbord à 2700 milles de l’arrivée.
- Des conditions météorologiques difficiles, l’obligeant à ralentir en fin de parcours.
- Un immense mental lui permettant de rallier l’arrivée malgré tout.
Un skipper respecté, un futur toujours ouvert
Malgré la frustration de ne pas avoir joué les premiers rôles, Boris Herrmann reste une figure respectée du Vendée Globe. Son engagement, sa persévérance et sa capacité à surmonter les obstacles forcent l’admiration.
La question désormais est de savoir s’il reviendra en 2028. À 43 ans, il a encore de belles années devant lui dans la course au large, et pourrait bien viser une troisième participation avec un bateau encore plus performant.
Selon Le Parisien, l’équipe Malizia réfléchit déjà à la suite. Herrmann pourrait profiter de l’expérience acquise sur cette édition pour repartir avec un IMOCA optimisé et mieux préparé aux aléas de l’océan.
Témoignage de Yannick Bestaven, vainqueur du Vendée Globe 2020 :
« Boris a une force mentale impressionnante. Finir le Vendée Globe après de tels ennuis, c’est une preuve de son talent et de son engagement pour ce sport. »
Avec ce deuxième Vendée Globe à son actif, Herrmann prouve une nouvelle fois qu’il fait partie des grands marins de sa génération. Une chose est sûre : on n’a pas fini d’entendre parler de lui sur les océans du globe.