Stade Rennais – FC Nantes : 500 max dans les gradins du Roazhon Park

By Erwan

La préfecture d’Ille-et-Vilaine limite à 500 le nombre de supporters nantais autorisés pour le derby Rennes-Nantes. Une décision sécuritaire prise dans un climat de tension historique, mais qui suscite colère et incompréhension chez les fans du FC Nantes.

À retenir :

  • 500 supporters nantais maximum autorisés au Roazhon Park pour le derby du 18 avril.
  • Déplacement en bus encadré uniquement, sur un itinéraire défini par la police.
  • Affichage de tout signe du FC Nantes interdit à Rennes.
  • Des critiques du FC Nantes et des groupes de supporters face à une décision jugée inéquitable.

Un derby explosif sous haute surveillance

Le match Rennes-Nantes, prévu le vendredi 18 avril 2025 à 20 h 45, n’est pas un rendez-vous comme les autres. Il incarne l’un des derbys les plus électriques du football français, où se mêlent proximité géographique, rivalité culturelle et enjeu sportif direct. Cette saison, les deux clubs sont au coude-à-coude en Ligue 1 : Rennes est 12ᵉ, Nantes 13ᵉ.

Mais cette affiche ne se jouera pas dans une ambiance habituelle. Par arrêté préfectoral publié le 10 avril, l’Ille-et-Vilaine a annoncé que seulement 500 supporters nantais seraient autorisés dans le parcage visiteurs du Roazhon Park. Une mesure qui fait bondir.

« Limiter l’accès au stade, ce n’est pas calmer les passions, c’est les frustrer jusqu’à la rupture. »

Une rivalité ancestrale qui alimente les craintes

Depuis plusieurs décennies, les rencontres entre le Stade rennais et le FC Nantes sont marquées par une rivalité historique forte, souvent exacerbée par des tensions entre groupes ultras. En tant que journaliste sportif, j’ai couvert trois derbys au Roazhon Park. À chaque fois, j’ai vu une tension palpable avant le match, dans les tribunes comme dans les rues.

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Selon la Division nationale de lutte contre le hooliganisme (DNLH), cette rencontre a été classée à risque élevé (niveau 3 sur 5). Des affrontements passés, des jets de projectiles ou encore des provocations entre supporters ont justifié un renforcement du dispositif de sécurité, avec un encadrement strict.

Selon France Bleu, la préfecture évoque un « risque avéré de troubles à l’ordre public » pour justifier ses mesures.

Des mesures restrictives drastiques pour les supporters nantais

L’arrêté préfectoral ne se contente pas de restreindre la jauge. Il impose un cadre strict à ceux qui feront le déplacement :

  • Déplacement uniquement en bus collectif organisé, au départ d’un point fixé par la police.
  • Interdiction d’arborer tout signe distinctif du FC Nantes (écharpes, maillots, drapeaux…) hors du parcage.
  • Interdiction de transport et usage de fumigènes, pétards, banderoles jugées provocantes, ou tout objet pouvant servir de projectile.

Ces restrictions s’appliqueront de 8 h à 23 h 59 le jour du match sur l’ensemble de la commune de Rennes.

J’ai vécu un déplacement similaire à Marseille avec des supporters nantais : escorte policière, fouilles strictes, et impossibilité d’exprimer son appartenance au club en dehors du stade. Une expérience frustrante pour les fans, mais aussi pour les journalistes qui couvrent ces déplacements.

Le FC Nantes et ses supporters dénoncent une décision injuste

Du côté du FC Nantes, la réaction ne s’est pas fait attendre. Le club a publié un communiqué dénonçant une décision injustifiée, après avoir formulé plusieurs demandes pour accueillir 1 000 supporters.

« Nous regrettons cette décision, pensant avoir fait le nécessaire pour permettre à 1 000 supporters nantais de venir supporter nos joueurs pour ce derby. » – Communiqué officiel du FC Nantes

Le collectif des supporters nantais a également dénoncé un traitement discriminatoire :

« Depuis février, nous travaillons sur ce déplacement. Avec le club et la SNCF, nous avions tout mis en place pour un train spécial. Les autorités rennaises n’ont jamais répondu à nos propositions. »

Selon eux, aucune jauge n’a été imposée cette saison aux supporters parisiens, marseillais ou brestois lors de leurs déplacements à Rennes. Un traitement inégal qui alimente une colère déjà bien présente chez les fans nantais.

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Le paradoxe d’un stade en pleine expansion

Cette restriction intervient alors que le Stade rennais étudie l’agrandissement du Roazhon Park, pour porter sa capacité de 29 000 à 42 000 places, principalement via la tribune Vilaine. Ce projet ambitieux s’inscrit dans une volonté d’asseoir le club parmi les poids lourds de Ligue 1.

ÉlémentDétailImplication
Capacité actuelle29 000 placesStade plein à chaque derby
Projet d’extension+13 000 places via la tribune VilainePlus de recettes, mais plus de tensions à gérer
Objectif du clubHausse du standing et accueil européenRisque accru en cas de matchs à risque

Selon Stade Rennais Online, ce projet reste suspendu à la validation municipale.

Entre sécurité publique et passion des tribunes : un équilibre fragile

Ce derby illustre une problématique bien connue dans le football français : comment concilier sécurité et liberté des supporters ?
Limiter la présence des Nantais au nom de la tranquillité publique peut se comprendre, mais ce choix résonne comme une punition collective, particulièrement mal vécue par ceux qui font vivre le football au quotidien.

Selon RMC Sport, l’indignation des ultras nantais s’accompagne d’un sentiment d’abandon croissant.

« Ce n’est pas juste une jauge, c’est un signal : celui qu’on ne veut plus de nous dans les stades. » – Supporter nantais fidèle, abonné depuis 17 ans

Le football français, déjà fragilisé dans sa popularité, peut-il encore se permettre d’exclure ceux qui le nourrissent de leur ferveur ? Cette rencontre s’annonce déjà tendue sur la pelouse. Elle le sera tout autant dans les esprits.

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Et vous, trouvez-vous cette décision justifiée ou excessive ? Donnez votre avis en commentaire.

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