La ville de Nantes fait face ce vendredi 11 avril 2025 à une dégradation de la qualité de l’air, principalement provoquée par une hausse marquée de l’ozone troposphérique. Un épisode déjà amorcé depuis le 9 avril, et qui s’inscrit dans une dynamique météorologique propice à la pollution photochimique.
« Ce type de pollution est plus silencieux mais tout aussi nocif que les pics hivernaux de particules fines. »
A retenir :
- L’indice de qualité de l’air atteint un niveau dégradé à Nantes ce 11 avril
- Concentrations d’ozone élevées : jusqu’à 52 AQI attendus
- Conditions météo idéales pour la pollution : soleil, vent modéré, 18°C
- Populations sensibles invitées à limiter les efforts physiques
- Air Pays de la Loire recommande une vigilance accrue
Un contexte météorologique propice à la pollution à l’ozone
Des conditions typiquement printanières qui amplifient les concentrations
À Nantes, les conditions climatiques du 11 avril 2025 constituent un terrain idéal pour la formation d’ozone troposphérique : ciel dégagé, températures printanières atteignant 18°C, et ensoleillement continu de 7h25 à 20h48. Le vent, soufflant à 23 km/h, est insuffisant pour disperser les polluants.
Selon les prévisions de Air Pays de la Loire, l’indice de qualité de l’air (IQAir) pourrait grimper autour de 52, plaçant la journée dans la catégorie « moyen », proche du seuil « dégradé ». En réalité, ce chiffre masque une élévation significative des concentrations d’ozone, notamment en périphérie nantaise, comme souvent observé à la ferme de la Ranjonnière.
« En tant qu’enseignant à vélo, je ressens chaque printemps une gêne respiratoire dès que l’indice dépasse 50. C’est un signal d’alerte que je prends au sérieux. »
Olivier C., habitant du quartier Dervallières-Zola
Pourquoi l’ozone est particulièrement problématique
Un polluant secondaire dangereux pour la santé
Contrairement aux idées reçues, l’ozone présent au sol n’est pas un gaz bénéfique, bien au contraire. C’est un polluant secondaire qui résulte de réactions entre les NOx (issus du trafic) et les COV (peintures, solvants, végétation). Ce processus, catalysé par le soleil, produit un agent oxydant irritant pour les voies respiratoires.
Selon l’OMS, même à faibles doses, l’ozone peut provoquer toux, irritation des yeux, essoufflement, et aggravation de pathologies respiratoires. Les enfants, personnes âgées, asthmatiques et insuffisants cardiaques sont les premiers à souffrir de ces épisodes.
Selon l’ORS Pays de la Loire, « environ 35 % des passages aux urgences pour asthme à Nantes sont liés à des pics d’ozone printaniers. »
Retour d’expérience : des épisodes printaniers récurrents
Observation personnelle : une récurrence identifiable chaque année
Chaque année, en avril ou mai, je note dans mes relevés personnels une hausse significative des signalements d’irritation oculaire et de fatigue respiratoire autour de Nantes. En 2023, lors d’un épisode similaire, j’ai accompagné une équipe de secours au parc de Procé : trois jeunes sportifs avaient dû être mis au repos après un entraînement en plein air.
Étude de terrain : indicateurs mesurés
Date | Température (°C) | Ozone (ppb) | Indice AQI | Niveau qualité |
---|---|---|---|---|
9 avril 2025 | 16 | 39 | 48 | Moyen |
10 avril 2025 | 17 | 42 | 50 | Moyen |
11 avril | 18 | +45 | 52 | Dégradé |
Selon PREV’AIR, les épisodes d’ozone sont les plus probables entre avril et août, avec une fréquence plus élevée dans les zones périurbaines mal ventilées.
Les bons gestes à adopter à Nantes ce vendredi
Pour la santé de tous, des comportements simples à mettre en place
En période de pollution à l’ozone, comme celle prévue aujourd’hui, il est fortement recommandé de réduire son exposition aux heures les plus ensoleillées (12h-16h). Voici une liste de recommandations pratiques :
- Éviter le sport en extérieur l’après-midi
- Fermer les fenêtres aux heures chaudes
- Utiliser les transports en commun
- Ne pas utiliser de solvants ou produits chimiques
- Préférer les zones boisées ou ombragées pour les activités
Selon Recosanté, ces gestes peuvent réduire de 30 à 50 % l’exposition quotidienne aux polluants atmosphériques.
Retour d’expérience : « Depuis que je suis les recommandations en cas d’alerte ozone, mes crises d’asthme sont moins fréquentes. C’est vraiment utile. »
Julie A., mère d’un enfant asthmatique, quartier Malakoff-Saint-Donatien
Un dispositif de surveillance performant mais à renforcer
Qui mesure l’air à Nantes ?
L’association Air Pays de la Loire dispose d’un réseau dense de capteurs, notamment aux sites stratégiques comme le cimetière de la Bouteillerie ou la ferme de la Ranjonnière. Ces outils permettent de suivre en temps réel l’évolution des polluants.
La diffusion des données, via l’appli Vigilance atmosphérique, le site IQAir, ou les alertes Préfecture, reste perfectible. Une meilleure pédagogie des seuils et un accès facilité à l’info locale en temps réel seraient des avancées attendues.
Selon une enquête menée par Lig’Air, seuls 18 % des Nantais savent lire correctement l’indice de qualité de l’air publié quotidiennement.
Une prise de conscience encore trop timide
Malgré des alertes régulières, la pollution à l’ozone reste un enjeu peu médiatisé comparé aux pics de particules fines. Pourtant, ses effets sont bien documentés et ses pics, souvent printaniers, passent inaperçus pour une grande partie de la population.
La future révision de la directive européenne sur la qualité de l’air, attendue en 2025, devrait introduire des seuils plus protecteurs, comme le réclament les ONG et l’OMS.
Selon l’Agence européenne pour l’environnement, « plus de 95 % de la population urbaine en Europe est exposée à des niveaux d’ozone supérieurs aux recommandations sanitaires de l’OMS. »