Les habitants de l’ouest de l’île s’opposent à l’initiative de l’écocentre, plateforme de traitement des déchets de construction.
Les engins de chantier commencent à défiler dans l’ancienne gare de triage de l’île de Nantes (Loire-Atlantique). Dans la zone comprise entre le boulevard de l’estuaire et Solilab, une plate-forme appelée « écocentre », dédiée au traitement des terres issues des chantiers (futurs CHU, quartier République et futures lignes de tramway et de busway), va être construite. Selon la municipalité, ce projet visera à « réduire l’empreinte de l’aménagement urbain » et à « donner une seconde vie » aux déblais excavés.
Les habitants s’indignent d’un nouveau développement. L’écocentre sera construit en octobre 2023. Les habitants ont formé le collectif « Stop écocentre ile de Nantes », dénonçant ce projet, et ont lancé une campagne qui a déjà recueilli 1 000 signatures.
Selon les habitants, il y aurait des traces d’arsenic dans l’écocentre situé sur l’ancien emplacement de la gare d’État. « Il n’y a pas eu d’étude d’impact, donc il n’y a pas de principes de précaution pour les habitants en matière de santé », explique un habitant.
Alertée sur l’existence d’un protocole de bonne coopération, signé en 2020 par la ville de Nantes avec l’État et la Samoa – l’entreprise responsable de la croissance de l’île nantaise – actu Nantes a été sensibilisée.
« Populations fragiles
Dans ce document, on apprend que l’île de Nantes a été classée « site », ce qui lui permet de déroger à la « législation sur les déchets. Concrètement, les terres traitées ne seront plus considérées comme des déchets. Ce dispositif, selon le collectif, offre plus de souplesse aux acteurs, notamment en n’exigeant pas d’étude d’impact avant le lancement du projet.
Vivien DANIELO, qui est aussi un habitant du quartier et s’inquiète de la qualité de l’air, habite à proximité. « Il y a une école maternelle, une école et des personnes âgées qui vivent à proximité. Nous avons affaire à des populations fragiles. La pollution peut avoir des effets sur la santé à court et à long terme.
La Samoa a prévu d’installer des capteurs de qualité de l’air et de niveau sonore sur le chantier de l’écocentre afin de s’assurer qu’il ne dépasse pas les seuils légaux.
Les habitants rencontrés par actu Nantes sont tous d’accord : Ils n’ont été » informés » de cet écocentre qu’en avril 2023 par des flyers déposés dans leur boîte aux lettres. Les habitants sont à la fois inquiets et désorientés par cette méthode. Un autre habitant se désole : « C’était un projet caché ».
Le collectif envisage de porter plainte contre la future déclaration d’installation classée pour la protection de l’environnement (ICPE), si elle n’arrête pas l’écocentre. Certains habitants envisagent de quitter l’écocentre car ils n’ont aucune assurance sur sa salubrité.
Nous ne voulons pas que notre enfant grandisse pendant 12 ans à proximité de décharges. Tant qu’il n’y a pas d’effets sur la santé, nous n’avons aucune raison de rester.
Les habitants prévoient de faire connaître leur colère lors d’une réunion communautaire prévue ce mercredi 5 juillet 2023 à partir de 18h30 au Hangar 32. Le collectif contre cet éco-centre demande l’arrêt du projet jusqu’à ce que des garanties sanitaires soient apportées.