Six ans après la mort d’Emiliano Sala, le conflit judiciaire entre le FC Nantes et Cardiff City s’enlise. Malgré le paiement du transfert, les accusations et réclamations financières s’accumulent. L’audience du 14 avril 2025 n’a pas clos le dossier : une nouvelle échéance est fixée au 22 septembre.
À retenir :
• Cardiff réclame 122,5 millions d’euros au FC Nantes
• Nantes rejette toute responsabilité dans l’organisation du vol
• Prochaine audience fixée au 22 septembre 2025
• L’affaire pourrait durer encore plusieurs années
Une tragédie qui ne connaît toujours pas d’épilogue judiciaire
Le 21 janvier 2019, Emiliano Sala disparaît tragiquement dans un accident d’avion au-dessus de la Manche. L’attaquant argentin quittait Nantes pour rejoindre son nouveau club, Cardiff City, après un transfert à 17 millions d’euros. Un drame humain qui a ému la planète football, mais qui, juridiquement, s’est transformé en un feuilleton interminable.
Selon France 3 Régions, l’audience du 14 avril 2025 n’a pas permis de trancher le fond du litige. L’échange de pièces s’est poursuivi, avec des tensions croissantes entre les deux clubs. Le jugement est désormais attendu le 22 septembre 2025 au tribunal de commerce de Nantes.
« On n’oubliera jamais ce qu’Emiliano a donné sur le terrain. Mais voir cette bataille judiciaire, c’est dur à vivre en tant que fan. »
Témoignage d’un abonné de la Beaujoire depuis 20 ans
Des réclamations jugées « extravagantes » par le FC Nantes
Cardiff City réclame 122,5 millions d’euros, se disant victime d’un immense préjudice. Trois types de dommages sont avancés :
• 52,9 M€ pour perte sportive (Sala aurait permis le maintien en Premier League)
• 67,3 M€ pour perte de valeur globale du club
• 2 M€ pour préjudice d’image
Pour appuyer ses chiffres, Cardiff s’appuie sur une analyse de Data Analytics, affirmant que la probabilité de maintien avec Sala dépassait 54 %. Une évaluation que le FC Nantes juge sans fondement.
Selon L’Équipe, Cardiff a déjà versé la totalité du transfert en juillet 2023. Pourtant, les Gallois maintiennent que cette somme ne constitue qu’un volet de leur perte.
« Deux vies ont été perdues. Pourquoi avoir laissé partir Sala dans un vol privé illégal ? »
Mehmet Dalman, président de Cardiff City
Une responsabilité vivement contestée
Au cœur du litige se pose la question centrale : qui a organisé le vol ?
Cardiff accuse le FC Nantes d’avoir indirectement causé l’accident, en laissant un agent non agréé, Willie McKay, orchestrer le trajet. Nantes nie en bloc.
Maître Jérôme Marsaudon, avocat du club français, insiste :
« Nous sommes sereins et combatifs. Aucune faute ne peut être reprochée au FC Nantes. »
Selon So Foot, David Henderson, l’homme qui avait affrété l’avion, a été reconnu coupable en 2021 de mise en danger de la sécurité aérienne. Mais rien, à ce jour, ne relie formellement Nantes à cette organisation.
Le déroulé procédural : un feuilleton à rebondissements
L’audience du 14 avril 2025 ne fut qu’une étape de plus dans ce procès-fleuve. Le tribunal a exigé que Cardiff transmette des documents sensibles, notamment le contrat d’assurance passé avec Miller Insurance, sous astreinte de 2 000 € par jour de retard.
Un tableau permet de comprendre l’évolution de cette affaire :
Date | Événement marquant |
---|---|
Janvier 2019 | Décès d’Emiliano Sala |
Juillet 2023 | Cardiff paie la totalité du transfert |
Janvier 2025 | Cardiff contraint de transmettre des documents |
Avril 2025 | Audience sur l’échange de pièces |
22 septembre 2025 | Prochaine audience de jugement |
Selon Jurisportiva, la décision du 22 septembre ne devrait pas clore le dossier. Des appels sont quasiment certains, prolongeant le litige jusqu’en 2026, voire au-delà.
Un contentieux révélateur des dérives du football moderne
Ce drame met en lumière des questions fondamentales : la sécurité des joueurs, la régulation des agents, les responsabilités en cas de transfert. Mais surtout, il révèle un football où les intérêts financiers prennent souvent le pas sur la mémoire des victimes.
Selon Challenges, la somme colossale demandée par Cardiff pourrait créer un précédent dans les litiges post-transfert. D’autres clubs pourraient, à l’avenir, chercher à chiffrer le préjudice d’une disparition ou d’un transfert litigieux.
« Ce serait une occasion manquée si le football ne tirait pas les leçons de ce drame. »
Mehmet Dalman
Retour d’expérience
Claire, juriste en droit du sport
« Cette affaire montre les limites du droit sportif. Une fois la procédure devant la FIFA épuisée, tout se déplace en civil, avec des règles bien plus complexes. »
Maxime, supporter nantais
« On a l’impression qu’on instrumentalise la mort d’un joueur pour solder des comptes. C’est malsain. »
Et vous, que pensez-vous de cette affaire ? Le football professionnel devrait-il mieux encadrer ces situations ? Donnez votre avis en commentaire.