Le Hellfest, rendez-vous incontournable du métal en France, se retrouve en plein conflit avec les élus locaux et la préfecture sur le financement des infrastructures d’assainissement à Clisson. Entre enjeux environnementaux, pression financière et menaces de départ, le bras de fer continue.
Un réseau d’assainissement inadapté à la fréquentation du Hellfest
Chaque année, près de 240 000 festivaliers se rendent au Hellfest, générant un afflux massif d’eaux usées. Or, le réseau d’assainissement de Clisson est sous-dimensionné pour absorber une telle charge, ce qui oblige les organisateurs à mettre en place des solutions temporaires coûteuses :
- Installation de cuves de stockage des effluents
- Systèmes de prétraitement des eaux usées
- Acheminement des eaux vers des stations d’épuration externes
Selon Ben Barbaud, fondateur du Hellfest, ces mesures palliatives ne sont pas viables à long terme et nécessitent un investissement global estimé à 14 millions d’euros pour une mise en conformité durable.
Qui doit payer ? Bras de fer entre les élus et les organisateurs
Ben Barbaud réclame une participation financière des collectivités locales pour financer la modernisation du réseau. Pourtant, aucune d’entre elles – ni la mairie de Clisson, ni l’agglomération, ni le département, ni la région – n’a accepté de contribuer financièrement.
Le Conseil départemental a même opposé un refus catégorique, estimant que le festival, bien que lucratif, doit assumer ses propres coûts d’exploitation.
« Nous ne pouvons pas prendre en charge un problème privé avec de l’argent public. L’événement est un succès, il doit financer son propre développement. » – Un élu local anonyme
Face à ce refus, le Hellfest menace de quitter Clisson, une annonce qui ressemble à une tactique de pression pour forcer les autorités à revoir leur position.
La préfecture face au dossier : un rôle d’arbitre délicat
La préfecture de Loire-Atlantique est désormais au cœur des discussions, tentant de jouer un rôle de médiateur entre les organisateurs du Hellfest et les élus locaux.
Selon plusieurs sources, la préfecture pourrait exiger des solutions techniques plus adaptées ou inciter les collectivités à proposer des aides financières indirectes.
Toutefois, le temps presse : les travaux de mise aux normes doivent débuter rapidement pour éviter d’éventuelles sanctions environnementales.
Hellfest et économie locale : un impact financier énorme
Le Hellfest n’est pas qu’un festival, c’est un moteur économique pour Clisson et sa région. Selon une étude récente, il génère 22,5 millions d’euros de retombées économiques directes chaque année.
Les commerçants locaux redoutent un départ du festival, ce qui pourrait entraîner une baisse drastique de la fréquentation dans les hôtels, restaurants et commerces pendant l’événement.
Jean, propriétaire d’un bar à Clisson, témoigne :
« Le Hellfest, c’est notre plus grosse période de l’année. Sans lui, ce serait un coup dur pour tous les commerçants. »
Les festivaliers réagissent : attachement et inquiétudes
Marie, une habituée du festival, exprime son attachement à Clisson :
« L’ambiance unique du Hellfest vient aussi du lieu. Ce serait une énorme perte de le voir partir. J’espère que tout le monde va trouver un compromis. »
Quel avenir pour le Hellfest à Clisson ?
Alors que les négociations continuent, plusieurs scénarios sont envisagés :
- Une solution hybride, où le Hellfest financerait une partie des infrastructures et les collectivités une autre
- Un maintien du statu quo, avec des solutions temporaires coûteuses
- Un déménagement potentiel du festival ailleurs en France
Le dossier est désormais entre les mains de la préfecture, mais le temps presse. Si aucune solution n’est trouvée, Clisson pourrait bien perdre l’un des plus grands festivals de métal d’Europe.