D’ici 2030, les Pays de la Loire pourraient capturer 2,6 millions de tonnes de carbone. Le projet « GOCO2 », un système de captage, de transfert et d’exportation, est le premier du genre en Europe. L’accord a été signé lundi soir à l’hôtel de la région de Nantes. Il représente un investissement de 1,7 milliard d’euros à réaliser dans sept ans, soit en 2030.
Le projet « GOCO2 » permettra la création d’une chaîne industrielle, jusqu’au port de Saint-Nazaire. Ce qui n’est pas possible aujourd’hui. Il rassemble de grands industriels (Elengy GRT Gaz Heidelberg Materials Lafarge Lhoist TotalEnergies). En 2015, l’émission d’une tonne de ciment était de 663kg.
Christelle Morancais, Présidente de la Région des Pays de la Loire, est enthousiaste face à ce projet. Elle le qualifie de « symbole fort » pour la Région. C’est l’occasion de faire rayonner le Grand Port de Nantes Saint-Nazaire. « La clé du succès n’est pas seulement la création d’emplois, mais aussi la possibilité de nouvelles activités liées à la décarbonisation.
Pôle de décarbonisation
À Montoire, l’objectif est de créer un « Hub » de décarbonisation qui, à terme, rassemblera le CO2 d’une cinquantaine d’entreprises et les reliera par des pipelines. Il a été question de CO2, d’énergie renouvelable, et notamment de méthane. Une partie du CO2 capté pour être réutilisé (CCU ou CO2 capture and use) peut également être transformé en carburants ou en plastiques. Une autre partie, dite « fatale », du CO2 (CCS pour CO2 capture and store), restera dans un dépôt géologique permanent en mer. Où cela se passe-t-il ? « L’emplacement du site de stockage est ouvert », explique le partenaire industriel.
Le projet Decarbonization : le hub agrégera tout le CO2 produit dans les entreprises industrielles partenaires, qui pourra ensuite être recyclé ou enfoui.
4 millions de tonnes en 2050
Le calendrier prévoit la réalisation d’études techniques et d’ingénierie préliminaires jusqu’en 2024. Une étude de faisabilité sera ensuite entreprise en 2027. L’augmentation de l’énergie permettrait de piéger jusqu’à 4 000 000 de tonnes en 2050. Le projet GOCO2 ne pourra se faire sans le soutien public de l’Etat, de la Région et du Grand Port de Nantes-Saint-Nazaire.
D’où viendra cet argent ? Il nécessitera à la fois des investissements privés et une mobilisation des acteurs publics. Il s’agit notamment de l’initiative Zibac Estuaire de la Loire (décarbonisation combinée à une transformation industrielle et énergétique), de France 2030 et des fonds européens.
Turbo pour les cimentiers
Le président français de Heidelberg Materials aborde un sujet d’importance pour l’industrie. Sur les cinquante sites les plus émetteurs de CO2 (dioxyde de carbone) en France, vingt sont des cimenteries. Nous voulons atteindre 10 tonnes d’émissions de CO2 d’ici 2030.