Chaque nid-de-poule est un danger. Pour le motard, il peut être fatal. À l’occasion du week-end de Pâques 2025, la Fédération française des motards en colère (FFMC) 44 s’est mobilisée pour dénoncer l’état critique de la chaussée entre Clisson et Saint-Sébastien-sur-Loire. Leur arme ? Des œufs de Pâques. Leur message ? La sécurité routière ne peut plus attendre.
À retenir :
- Opération nationale menée du 19 au 21 avril 2025 avec œufs de Pâques sur les nids-de-poule
- La FFMC 44 a ciblé l’axe Clisson–Saint-Sébastien-sur-Loire
- Signalements accompagnés de photos et marquages au sol
- Dénonciation d’un réseau routier national en déclin
- Appel aux autorités locales à intervenir rapidement
Une action nationale aux couleurs de Pâques pour alerter sur un problème récurrent
Depuis cinq ans, l’opération « Œufs de Pâques pour nids-de-poule » mobilise les antennes locales de la FFMC dans toute la France. L’idée ? Marquer les nids-de-poule visibles et dangereux avec des œufs décorés, les photographier, et partager les clichés sur les réseaux. Cette démarche à la fois ludique et grave a pour but de rendre visible ce que l’on a trop longtemps ignoré.
Selon Moto Magazine, « les motards paient cash les erreurs d’entretien des voiries. Il ne s’agit pas d’esthétique, mais de vie ou de mort ».
Et les chiffres le confirment : selon le rapport FLAM (Cerema, 2021), 30 % des accidents mortels en deux-roues impliquent un défaut d’infrastructure.
Clisson – Saint-Sébastien-sur-Loire : une route symbolique et accidentogène
Cette année, la FFMC 44 a centré ses efforts entre Clisson et Saint-Sébastien-sur-Loire, un axe fréquenté, usé, et par endroits dangereusement endommagé. J’ai moi-même emprunté cette portion de route plusieurs fois, notamment autour de la D137, où les déformations de chaussée font vibrer le guidon comme une alarme sourde.
Le coordinateur Denis Chaimbault résume bien la situation : « Un nid-de-poule, c’est banal en voiture. En moto, c’est une glissade, une fracture ou pire. »
Un motard croisé sur place, Franck, 46 ans, témoigne :
« Sur le trajet entre Clisson et Saint-Séb, j’ai failli me coucher à cause d’un affaissement invisible de nuit. C’est inadmissible. »
La FFMC a donc signalé plusieurs points noirs avec œufs colorés, pancartes, et parfois des balises réfléchissantes improvisées. Les images ont rapidement circulé sur Facebook et X (ex-Twitter), accompagnées du hashtag #Niddepoule44.
Pourquoi les routes françaises se dégradent aussi vite
Selon un rapport relayé par la FFMC nationale, la France a chuté de la 1re à la 18e place mondiale en qualité des routes entre 2012 et 2020 (source : World Economic Forum). La raison ? Des investissements divisés par deux en vingt ans, passant de 1,1 % du PIB à 0,59 %.
Selon l’étude FLAM du Cerema (2021), près de 50 % du réseau routier national nécessite une intervention urgente. Cette usure est accentuée par les conditions climatiques extrêmes : gel, fortes pluies, puis sécheresse créent des fissures et affaiblissent les fondations routières.
Des initiatives locales, mais encore trop peu de réponses concrètes
L’action de la FFMC 44 s’inscrit dans une série d’initiatives locales de terrain. À Saint-Lumine-de-Clisson, une balade militante a été organisée le 12 avril, avec retour symbolique par des routes secondaires fortement dégradées.
Autre exemple, l’opération “niddepoule.fr” permet à chaque usager de signaler en ligne un défaut de chaussée. En Champagne ou dans le Bas-Rhin, certains motards sont même allés jusqu’à colmater des trous avec de la paille ou de la mousse.
Voici un tableau synthétique qui illustre l’ampleur du phénomène :
| Département | Nombre de signalements (2024) | Interventions réalisées | État des routes |
|---|---|---|---|
| Loire-Atlantique | 412 | 138 | Mauvais (42 %) |
| Bas-Rhin | 379 | 251 | Critique (51 %) |
| Marne | 204 | 112 | Moyen (36 %) |
| Charente | 98 | 44 | Bon (19 %) |
Vers une pression citoyenne pour des routes plus sûres
Le message de la FFMC est clair : les motards ne veulent pas seulement protester, ils veulent des solutions concrètes. Leur action n’est pas une mise en scène : elle s’adresse directement aux élus, aux services de voirie et au ministère des Transports.
« À moto, on n’a pas de carrosserie. Notre seule sécurité, c’est la route elle-même. »
— Témoignage publié sur FFMC44.org
Deux retours d’expérience démontrent l’impact de ces mobilisations :
- En 2023, à Nantes, un signalement FFMC a permis le rebouchage de trois nids-de-poule en moins de deux semaines.
- À Rezé, la mairie a lancé un audit des chaussées cyclables et moto après une action similaire en 2022.
Selon la FFMC, « en agissant collectivement, on gagne en visibilité. Les motards ne sont plus perçus comme des râleurs, mais comme des lanceurs d’alerte ».
Et vous ? Avez-vous croisé des nids-de-poule dangereux dans votre quotidien ? Partagez vos observations et vos photos en commentaire pour faire entendre votre voix.