Depuis le vendredi 13 décembre 2024, le site de GE Vernova à Montoir-de-Bretagne est paralysé. À l’origine de ce mouvement : l’annonce d’un plan de restructuration supprimant 140 postes sur les 420 que compte l’usine. Les salariés, soutenus par les syndicats CGT et CFE-CGC, sont mobilisés pour défendre leurs emplois et obtenir des garanties sur les mesures d’accompagnement.
Ce conflit social illustre les tensions croissantes dans un secteur stratégique mais en difficulté : l’éolien offshore.
Une paralysie totale du site stratégique
Des blocs de béton ont été positionnés aux points névralgiques de l’usine. Les entrées et sorties pour les poids lourds, ainsi que plusieurs zones stratégiques internes, sont désormais inaccessibles. L’usine, spécialisée dans la fabrication de nacelles pour les parcs éoliens en mer, est à l’arrêt.
« Nous bloquerons tant qu’il le faudra. La direction doit entendre notre colère », affirme un représentant syndical.
Ce blocage impacte également la logistique des projets en cours, dont la production pour des parcs éoliens stratégiques comme celui de Saint-Nazaire. Environ 420 salariés sont affectés, dont une partie est directement concernée par les suppressions de postes.
Les raisons d’un plan social contesté
GE Vernova justifie ce plan de restructuration par des difficultés économiques majeures. Selon l’entreprise, l’inflation galopante et les retards sur plusieurs projets ont fragilisé la chaîne de valeur de l’éolien offshore. Ces facteurs entraînent une diminution de la demande, compliquant la rentabilité des sites de production.
Cependant, les syndicats dénoncent une stratégie de réduction des coûts à court terme. Ils soulignent que l’éolien offshore reste un secteur porteur, soutenu par des objectifs gouvernementaux ambitieux en matière de transition énergétique. Pour eux, ces suppressions de postes risquent de compromettre l’avenir industriel du site.
Un salarié témoigne :
« Nous comprenons les défis du secteur, mais sacrifier autant d’emplois, c’est condamner nos familles et notre région. »
Dialogue de sourds entre syndicats et direction
La direction de GE Vernova a proposé une rencontre avec les délégués syndicaux dès le lundi 16 décembre. Selon des sources internes, elle aurait mis sur la table des mesures sociales renforcées et des avancées sur le maintien de certains postes (source : [1]). Toutefois, elle exige la levée du blocage pour poursuivre les négociations.
Les syndicats restent fermes. « Pas de levée du blocus sans garanties concrètes sur l’avenir des salariés », martèle la CGT (source : [2]). Ce dialogue de sourds prolonge l’impasse, rendant toute solution immédiate difficile à envisager.
Les enjeux économiques et sociaux
Le conflit dépasse les murs de l’usine de Montoir-de-Bretagne. Il met en lumière des enjeux majeurs pour la filière éolienne :
- Compétitivité industrielle : Avec la montée en puissance des fabricants asiatiques, les industriels européens doivent rationaliser leurs coûts.
- Transition énergétique : La France mise sur l’éolien offshore pour atteindre ses objectifs climatiques, mais ces projets nécessitent des investissements stables.
- Territoire local : À Montoir-de-Bretagne, GE Vernova est un employeur clé. Une réduction drastique des effectifs aurait des répercussions directes sur l’économie locale.
Un expert de la filière, souligne :
« Ces suppressions de postes témoignent des défis structurels du secteur. Sans soutien clair des gouvernements, d’autres sites risquent de suivre. »
Quelles solutions pour sortir de l’impasse ?
Plusieurs pistes sont envisagées pour apaiser la situation :
- Réduction des suppressions de postes : Les syndicats réclament une renégociation pour limiter l’impact social.
- Accompagnement renforcé : La direction pourrait proposer des primes, des reconversions ou des reclassements internes.
- Médiation externe : Faire intervenir un médiateur pour faciliter le dialogue entre les deux parties.
Tableau : Actions possibles et impacts attendus
Solution | Avantages | Inconvénients |
---|---|---|
Réduction des suppressions | Moins de tension sociale | Coûts accrus pour l’entreprise |
Mesures sociales renforcées | Aide aux salariés concernés | Ne règle pas le problème à long terme |
Médiation externe | Facilite les négociations | Prend du temps |
Une situation qui cristallise les tensions sociales
Le bras de fer à Montoir-de-Bretagne est un symbole des tensions dans l’industrie verte. La transition énergétique, pourtant essentielle, s’accompagne de défis économiques et sociaux majeurs. À ce stade, aucune des deux parties ne semble prête à céder.
Ce conflit soulève une question clé : comment conjuguer compétitivité industrielle et préservation de l’emploi dans un secteur stratégique ? Donnez votre avis en commentaire et partagez votre vision sur cette crise.