Le Musée d’arts de Nantes frappe fort avec Electric Op, une grande exposition pensée comme un voyage dans le temps et les technologies. De l’Op art hypnotique de Vasarely à l’art numérique de Vera Molnár, 80 œuvres retracent 60 ans d’expérimentations visuelles, connectées par un fil rouge passionnant : la perception.
Inaugurée le 4 avril 2025, cette exposition est le fruit d’une collaboration transatlantique exceptionnelle avec le Buffalo AKG Art Museum. C’est la première fois que ce dialogue entre art optique et numérique est abordé avec autant de profondeur. Selon le musée, Electric Op « révèle des filiations esthétiques insoupçonnées entre les œuvres analogiques d’hier et les créations codées d’aujourd’hui ».
À retenir :
- Plus de 80 œuvres réunies, de Vasarely à Coupland
- Cinq sections thématiques pour décrypter 60 ans de création
- Une exposition immersive, interactive et familiale
- Visible jusqu’au 31 août 2025 au Musée d’arts de Nantes
L’Op art : matrice visuelle de notre ère numérique
L’Op art, ou art optique, n’est pas une relique figée dans le passé. Il est au contraire le laboratoire visuel des technologies à venir. Né dans les années 1950-60 avec des figures comme Bridget Riley ou Jesús Rafael Soto, ce courant joue avec nos perceptions, nos illusions et notre cerveau.
Selon Arts in the City, « entre jeux de miroirs et motifs géométriques, cette plongée vertigineuse isole les principales branches de son ADN : un goût immodéré pour les effets 3D et les répétitions programmées. »
En visitant Electric Op, on comprend comment ces expérimentations ont préfiguré les logiques de l’art numérique, de la modélisation 3D au pixel comme unité de base visuelle. Les parallèles sont frappants.
Un parcours en cinq chapitres pour explorer le lien entre art et code
L’exposition est construite comme une enquête visuelle. Cinq sections thématiques permettent de traverser les ponts qui relient les deux époques :
- Op art et art cinétique : les débuts analogiques, entre formes mouvantes et illusions optiques
- Répétition programmée : comment la répétition crée le mouvement, de Vasarely aux algorithmes
- Binarité : le noir et blanc comme langage commun entre peinture et codage informatique
- 3D et perception : la profondeur, vue par les artistes comme une interface sensible
- Pixel : la trame numérique devient le terrain d’exploration de nombreux créateurs contemporains
Un tableau récapitulatif pour mieux comprendre ces sections :
| Section | Période couverte | Artistes phares | Techniques explorées |
|---|---|---|---|
| Op art & cinétique | Années 1950-1970 | Vasarely, Soto, Le Parc | Illusions, miroirs, vibration optique |
| Répétition programmée | 1960 à aujourd’hui | Morellet, Noll | Séries, séquences, art génératif |
| Binarité | Depuis 1970 | Ryoji Ikeda, Nees | Contrastes, code visuel |
| 3D et perception | 1980-2020 | Gary Hill, Molnár | Vision stéréoscopique, modélisation |
| Pixel | Années 2000+ | Coupland, Molnár, Ikeda | Pixel art, glitch, mapping |
Une exposition pensée pour tous les publics
Au centre du parcours, Le Labo transforme le spectateur en expérimentateur. On peut manipuler les illusions, tester des algorithmes visuels et jouer avec des installations interactives. Selon le site du musée, « petits et grands pourront aller et venir afin de tester la création programmée et les jeux optiques ».
Témoignage d’un visiteur :
« J’y suis allé avec mes enfants de 9 et 11 ans. Ils ont adoré Le Labo, on a tous appris des choses en s’amusant. L’art devient vivant ! » — Jean-François, père de famille nantais
Mon propre passage dans l’exposition m’a laissé songeur. J’ai été happé par une œuvre de Douglas Coupland : un QR code géant composé d’ampoules, qui s’anime au passage du visiteur. Une esthétique rétro-futuriste qui m’a rappelé mes premiers pas sur Internet au début des années 2000.
Une programmation riche autour de l’exposition
L’exposition ne se limite pas aux murs du musée. Elle a démarré en fanfare avec des performances et installations sonores dans le cadre du festival Variations. J’ai notamment assisté à Invert, une performance dansée de la compagnie Amieami, qui traduisait en mouvement les codes visuels de l’Op art.
Par ailleurs, les plus jeunes ont aussi leur espace : Retrofutur Lab, une capsule interactive pour enfants à partir de 7 ans, leur permet de piloter un vaisseau spatial dans un décor numérique inspiré de l’exposition.
Un hommage à des figures visionnaires de l’art numérique
Ce qui frappe dans Electric Op, c’est la manière dont elle rend hommage à des artistes pionniers du numérique comme Vera Molnár ou François Morellet. Des créateurs qui, dès les années 60-70, exploraient déjà les possibles de l’informatique dans l’art.
« L’Op art est la matrice sensible de notre ère de pixels. L’exposition de Nantes en est la preuve vibrante. »
Selon la critique d’Arts in the City :
« Il faut le voir pour le croire. Le musée d’arts de Nantes nous invite à élargir notre champ de vision jusqu’à observer le monde à travers les yeux de véritables maîtres de l’illusion. »
Retour d’expérience :
En échangeant avec un médiateur culturel du musée, j’ai appris que beaucoup d’élèves en écoles d’informatique ou de design numérique visitaient l’exposition pour y puiser des inspirations visuelles. La boucle est bouclée : l’art optique, d’avant-garde hier, est redevenu source vive de créativité numérique aujourd’hui.
Informations pratiques à ne pas manquer
- Dates : du 4 avril au 31 août 2025
- Adresse : Musée d’arts de Nantes, 10 rue Georges Clemenceau
- Horaires :
- Avril à juin : 11h-19h (lundi, mercredi, vendredi, samedi, dimanche), 11h-21h (jeudi)
- Juillet-août : 10h-19h (sauf jeudi : 10h-21h)
- Fermeture : le 1er mai
- Tarifs :
- Plein tarif : 9 €
- Réduit : 4 €
- Gratuit : -18 ans, demandeurs d’emploi, nocturnes du jeudi 19h-21h, premiers dimanches du mois (hors été)
Réservation fortement conseillée en ligne, notamment les week-ends.
Et vous, que pensez-vous du lien entre illusions analogiques et créations numériques ? Laissez votre avis en commentaire !