L’été 2024 a marqué un tournant inquiétant dans l’histoire climatique de l’Asie de l’Est, notamment au Japon et en Chine, deux des pays les plus vulnérables aux effets du réchauffement climatique.
Cette saison a été caractérisée par des températures record qui ont largement dépassé les moyennes historiques, exacerbant les préoccupations concernant l’avenir climatique de ces nations.
Une chaleur sans précédent au Japon : l’été le plus chaud jamais enregistré
Un record historique de températures
Au Japon, l’été 2024 s’est inscrit dans les annales climatiques comme le plus chaud jamais enregistré, égalant le précédent record établi en 2023. L’Agence météorologique japonaise a confirmé que la température moyenne entre juin et août a surpassé la moyenne historique de 1,76°C. Ce chiffre, bien qu’abstrait pour certains, se traduit par des vagues de chaleur extrême, notamment dans des métropoles comme Tokyo et Osaka, où les thermomètres ont fréquemment atteint des niveaux alarmants.
La région de Tohoku a été particulièrement touchée, avec un écart moyen de +2,3°C par rapport aux températures habituelles. Cette situation a entraîné des conséquences dramatiques pour la population, déjà habituée aux étés chauds mais non préparée à de telles extrêmes.
Le nombre de jours où la température a dépassé les 35°C, connus sous le nom de « moushobi », a également atteint des niveaux records, poussant le gouvernement à émettre des alertes sanitaires répétées.
L’impact humain : un nombre record d’hospitalisations
Les conséquences humaines de cette canicule sans précédent se sont manifestées par un nombre record d’hospitalisations pour coups de chaleur. En effet, plus de 73 000 personnes ont été admises dans des établissements de santé en raison des températures extrêmes. Ce chiffre, bien supérieur aux années précédentes, reflète l’ampleur de la crise sanitaire engendrée par ces conditions météorologiques extrêmes.
Selon un rapport du ministère de la Santé japonais, les personnes âgées et les jeunes enfants ont été les plus vulnérables, en raison de leur capacité réduite à réguler leur température corporelle. Les infrastructures médicales, bien que robustes, ont été mises à rude épreuve, soulignant la nécessité d’améliorer les plans d’urgence pour faire face à des étés de plus en plus chauds.
La Chine face à un été étouffant : des températures extrêmes sur tout le territoire
Un mois d’août historique
En Chine, l’été 2024 a également été synonyme de températures extrêmes, marquant un record pour plusieurs provinces. Le mois d’août 2024 a été le plus chaud jamais enregistré dans l’histoire de plusieurs régions, notamment à Shanghai, Hangzhou, et Chongqing, où le nombre de « journées à fortes températures » a battu tous les records précédents. Ces « journées à fortes températures » se définissent par des jours où le mercure dépasse les 35°C, une situation devenue de plus en plus courante cet été.
Le mois de juillet 2024 a également battu des records, avec une température moyenne nationale atteignant 23,21°C, surpassant le précédent record de 2017. Ces chiffres reflètent non seulement une tendance à l’augmentation des températures moyennes, mais aussi une intensification des vagues de chaleur, plus fréquentes et plus longues qu’auparavant.
Conséquences environnementales et humaines
Les effets de ces vagues de chaleur en Chine ne se sont pas limités à l’inconfort thermique. Le pays a également été confronté à une série d’événements météorologiques extrêmes exacerbés par ces températures record, notamment des inondations soudaines dans plusieurs provinces du sud. Ces inondations, combinées aux vagues de chaleur, ont créé une situation d’urgence climatique sans précédent.
Les autorités chinoises ont dû faire face à une double crise : gérer les secours pour les millions de personnes touchées par les inondations, tout en essayant de protéger les populations vulnérables contre les coups de chaleur.
Selon les données du Centre météorologique national chinois, ces événements extrêmes sont directement liés aux effets du changement climatique, qui intensifie les phénomènes météorologiques en modifiant les patterns traditionnels des moussons et des sécheresses.
Les leçons à tirer : adaptation et résilience face au changement climatique
Des infrastructures sous pression
Cet été 2024 met en lumière les défis auxquels sont confrontés les gouvernements du Japon et de la Chine dans la gestion des conséquences du réchauffement climatique. Les infrastructures, qu’elles soient sanitaires, énergétiques ou de transport, ont montré leurs limites face à ces conditions extrêmes.
Les pannes de courant dues à une demande excessive en climatisation, les routes déformées par la chaleur et les retards massifs dans les transports publics sont autant de signes que les infrastructures actuelles ne sont pas adaptées à des étés de plus en plus chauds.
Initiatives et solutions proposées
Face à cette situation, les deux pays ont commencé à envisager des solutions pour mieux s’adapter aux futures vagues de chaleur. Au Japon, le gouvernement a annoncé un plan d’action pour renforcer les systèmes de climatisation dans les bâtiments publics et les logements sociaux, tout en promouvant l’utilisation d’espaces verts pour réduire l’effet d’îlot de chaleur urbain.
En Chine, des efforts sont en cours pour améliorer les systèmes d’alerte précoce et renforcer les infrastructures contre les inondations, tout en développant des programmes de sensibilisation pour éduquer la population sur les mesures à prendre en cas de vagues de chaleur. Le gouvernement chinois a également investi dans des technologies de refroidissement urbain, telles que l’asphalte réfléchissant et les toits végétalisés, pour atténuer les effets des températures extrêmes en milieu urbain.
« L’été 2024 a été un signal d’alarme pour notre région. Nous devons renforcer notre résilience face à ces événements climatiques extrêmes, car ils deviendront de plus en plus fréquents et intenses. »
— Hiroshi Tanaka, climatologue à l’université de Tokyo
FAQ : comprendre l’impact des vagues de chaleur de 2024 au Japon et en Chine
Quels sont les principaux facteurs à l’origine des températures record de 2024 ?
Les températures record de 2024 sont principalement dues au réchauffement climatique, qui intensifie les phénomènes météorologiques extrêmes. L’accumulation de gaz à effet de serre dans l’atmosphère, combinée à des conditions météorologiques spécifiques, a conduit à des vagues de chaleur plus fréquentes et plus intenses.
Quelles sont les conséquences à long terme de ces vagues de chaleur sur la population ?
Les conséquences à long terme incluent une augmentation des problèmes de santé liés à la chaleur, une pression accrue sur les infrastructures, et des perturbations économiques. Les vagues de chaleur peuvent également exacerber les inégalités sociales, en affectant de manière disproportionnée les populations les plus vulnérables.
Que peuvent faire les gouvernements pour prévenir les effets des futures vagues de chaleur ?
Les gouvernements peuvent investir dans des infrastructures résilientes, améliorer les systèmes de surveillance et d’alerte, et promouvoir des pratiques de construction durables. Il est également crucial de sensibiliser la population aux risques liés à la chaleur et aux mesures de protection à adopter.