Rezé, un autopont détruit depuis le 8 avril 2025

By Erwan

Le mardi 8 avril 2025, un symbole de l’ère du « tout-voiture » a disparu à Rezé. L’autopont de la route de Pornic a été démoli, amorçant une transformation profonde du paysage urbain au sud de Nantes. Ce projet ambitieux s’inscrit dans une dynamique métropolitaine favorisant les mobilités durables et un apaisement du cadre de vie. Retour sur cet événement historique et ses implications.

À retenir :

  • L’autopont de Rezé a été démoli le 8 avril 2025.
  • Ce chantier marque la fin de la dernière « pénétrante » automobile de Nantes.
  • Trois nouvelles lignes de transport public seront mises en service d’ici fin 2027.
  • Le projet transforme profondément le quartier et ses mobilités.

Une infrastructure d’un autre temps

Héritage de l’automobile reine

Construit en 1978, l’autopont de la route de Pornic était un ouvrage typique des années où l’automobile dominait l’espace public. Mesurant 48 mètres de long et 21 mètres de large, il facilitait l’entrée dans Nantes depuis Rezé, en surplombant l’avenue du Maréchal-de-Lattre-de-Tassigny. Il répondait à une urgence sécuritaire : fluidifier un carrefour dangereux où plusieurs accidents avaient été recensés.

Mais ce qui avait été pensé comme une solution est devenu, avec le temps, un problème. Ce pont surélevé imposait une coupure nette dans le tissu urbain de Rezé. Comme le souligne Martine Métayer, élue chargée des mobilités :

« Ce pont est le vestige d’un urbanisme dépassé. Sa disparition reconnecte enfin le nord et le sud de Rezé. »

Une fracture sociale et paysagère

Au fil des décennies, l’autopont est devenu plus qu’une simple voie : une frontière. Il isolait les quartiers résidentiels du centre administratif et des commerces. À titre personnel, je me souviens encore des témoignages de commerçants du quartier Atout-Sud qui regrettaient ce « mur de béton », qui décourageait les déplacements à pied et nuisait à l’ambiance urbaine.

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Un chantier maîtrisé et symbolique

Une démolition vue par les citoyens

Dès 6h30 le 8 avril, les pelles mécaniques se sont mises en mouvement. Pas d’explosifs : la méthode retenue fut celle du grignotage, lente mais spectaculaire. Pour l’occasion, un espace sécurisé avait été installé au 7 avenue du Maréchal-de-Lattre-de-Tassigny. Petits et grands ont assisté à ce moment unique.

Un père de famille nous confie :

« Mes enfants voulaient voir la destruction du pont. Ils en parlent encore comme d’un événement historique. »

Une gestion exemplaire des matériaux

Le chantier a généré près de 1 950 tonnes de béton et d’acier. Ces matériaux ont été concassés sur place puis recyclés, un geste en accord avec les engagements environnementaux de Nantes Métropole. Un ingénieur rencontré sur place nous expliquait :

« Tout ce qu’on peut réutiliser, on le réutilise. C’est l’avenir des chantiers urbains. »

Des conséquences immédiates sur la circulation

Voitures, piétons, cyclistes : de nouveaux itinéraires

Pendant toute la durée des travaux (du 7 au 18 avril), la circulation a été réorganisée :

  • Axe nord-sud complètement fermé
  • Maintien de l’accès à Atout-Sud depuis le centre de Rezé
  • Déviation pour piétons et cyclistes
  • Fermeture temporaire de l’axe cyclable entre les ronds-points de la Loire et Marguyonnes

Selon Metropole.nantes.fr, les bus ont continué à circuler normalement, notamment les lignes 30, 36 et 97.

Un projet pour un futur plus vert

Trois nouvelles lignes de transports dès 2027

La disparition de l’autopont prépare l’arrivée d’un réseau de transports en commun renforcé :

  • Tramway ligne 6 : Rezé – La Chapelle-sur-Erdre
  • Tramway ligne 7 : Rezé – Saint-Herblain
  • Busway ligne 8 : Bouguenais – Doulon
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Selon Reze.fr, ces lignes desserviront directement la mairie de Rezé, facilitant les connexions vers la gare de Nantes sans passer par Commerce.

Le retour du boulevard urbain

Le tablier démoli laisse place à un carrefour à feux, conçu pour sécuriser les piétons et cyclistes. Ce n’est que la première étape. Le boulevard du Général-de-Gaulle sera entièrement réaménagé : pistes cyclables, végétalisation, limitation de la circulation automobile.

Un élu métropolitain résume :

« Nous tournons le dos à 50 ans d’urbanisme automobile pour aller vers une ville apaisée. »

Calendrier des transformations à venir

ÉtapeDates / périodeObjectif
Démolition de l’autopont8 avril 2025Suppression de la césure
Travaux de chaussée et trottoirsJusqu’au 18 avril 2025Réouverture de l’axe nord/sud
Passage à 1 voie sortanteDès le 14 avril 2025Réduction de la circulation
Mise en service des trams/buswayFin 2027Nouvelle mobilité multimodale

Témoignages et retours d’expérience

J’ai rencontré Claire, résidente du quartier Haute-Île :

« Depuis 10 ans, je ne traversais plus à pied vers la mairie. Le bruit, le danger… aujourd’hui je retrouve mon quartier. »

Jean-Marc, ancien conducteur routier, m’a confié :

« On nous a vendu la voiture comme liberté. Aujourd’hui, je prends le tram, c’est plus simple, plus fluide. »

Un signal fort pour les métropoles françaises

La démolition de l’autopont de Rezé ne se limite pas à un chantier local. C’est un signal fort adressé à toutes les grandes villes françaises : le modèle urbain du tout-voiture est en train de s’effondrer. D’autres agglomérations comme Bordeaux, Lyon ou Strasbourg suivent la même voie, détruisant des infrastructures routières pour bâtir des quartiers plus accessibles, plus verts et plus humains.

“Voir une ville oser effacer une autoroute urbaine pour reconnecter ses habitants, c’est un exemple à suivre.”

Et vous, étiez-vous présent pour assister à la démolition ? Que pensez-vous de ce changement majeur pour Rezé et Nantes ? Partagez votre avis en commentaire.

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