Saint-Colomban, Projet de carrière de sable : la consultation publique fait salle comble

By Erwan

À Saint-Colomban, la réunion publique sur le projet de carrière de sable a affiché complet. Ce projet suscite de vives oppositions locales, entre défense de l’environnement et enjeux économiques cruciaux.

À retenir :

  • Une salle comble pour une réunion publique clé à Saint-Colomban.
  • Un projet d’extension de 30 hectares porté par GSM/Heidelberg.
  • De fortes tensions entre développement local et protection de l’environnement.
  • Une mobilisation citoyenne croissante, orchestrée notamment par l’association « La tête dans le sable ».

Un projet industriel qui s’invite au cœur de la vie locale

Le 31 mars 2025, la salle des Mauves de Saint-Colomban a été littéralement prise d’assaut par les habitants. L’objet de cette affluence exceptionnelle ? La reprise de la concertation publique sur l’extension de la carrière de sable exploitée par Heidelberg Materials France Granulats. Le projet vise à ajouter 30 hectares d’exploitation à la sablière existante.

Ce site produit déjà environ 400 000 tonnes de sable par an, un chiffre qui atteste de son importance stratégique dans le secteur de la construction, du maraîchage et même des équipements sportifs.

« Cette réunion publique a marqué un tournant. On sent que les habitants veulent se réapproprier leur territoire », témoigne un participant régulier aux débats locaux.

Des antécédents qui nourrissent les tensions

L’extension de cette carrière n’est pas une question nouvelle à Saint-Colomban. Dès 2022, une première consultation citoyenne avait recueilli 54,37 % d’avis favorables. Mais depuis, les inquiétudes se sont accrues, notamment à cause de l’impact environnemental redouté.

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Selon les écologistes du département, la proximité du lac de Grand-Lieu et la présence de zones humides rendent le site particulièrement sensible à toute modification du sol ou des nappes phréatiques.

« Il est impossible de creuser sans bouleverser les équilibres hydriques déjà fragiles de notre territoire ».

Une enquête publique s’est tenue en 2024, sans éteindre les inquiétudes. Pire, elle a cristallisé les positions. L’association locale « La tête dans le sable » a multiplié les actions d’information et les appels à la mobilisation, culminant avec la réunion du 31 mars.

Les conséquences d’un projet à double tranchant

L’extension envisagée soulève deux grands types d’enjeux :

  1. Économiques : création d’emplois directs et indirects, réponse à la demande croissante en matériaux pour accompagner l’urbanisation de la métropole nantaise.
  2. Environnementaux : destruction potentielle d’écosystèmes, menaces sur les ressources en eau, pollution sonore et visuelle.

Selon la plateforme participative de la commune, plusieurs centaines de contributions ont déjà été déposées par les citoyens depuis la réouverture de la concertation.

Le dilemme est donc clair : répondre aux besoins d’un territoire en pleine croissance tout en préservant ses richesses naturelles.

Participation citoyenne : levier démocratique ou impasse consultative ?

Ce qui frappe dans ce dossier, c’est la hauteur de la mobilisation locale. Il ne s’agit pas d’un simple « oui ou non » administratif. La réunion du 31 mars s’est tenue dans une ambiance de débats nourris, parfois vifs, mais toujours encadrés par une volonté d’expression.

Un habitant raconte :

« Je suis venu avec mes enfants. Ce n’est pas juste une histoire de sable, c’est notre cadre de vie qui est en jeu. »

Et pourtant, malgré cette implication massive, certains redoutent une instrumentalisation du processus. Plusieurs membres de l’association dénoncent une concertation qui pourrait n’être que symbolique si les décisions sont déjà arrêtées en coulisse.

Selon le registre dématérialisé officiel, les contributions des citoyens restent ouvertes, mais rien n’indique que celles-ci pèseront réellement sur la décision finale.

Les alternatives évoquées et les propositions concrètes

Face à ces oppositions, plusieurs alternatives émergent dans les échanges publics :

  • Prioriser la réhabilitation des anciennes carrières avant toute extension.
  • Investir dans des matériaux alternatifs ou recyclés pour le BTP.
  • Intégrer des dispositifs de compensation écologique rigoureux en cas d’extension validée.
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Ces pistes n’ont pas encore été chiffrées ni formalisées, mais elles montrent que la population n’est pas dans une logique de blocage systématique, mais bien dans une exigence de dialogue et de transparence.

Tableau comparatif : avantages et risques du projet

CritèresAvantagesRisques
Économie localeCréation d’emplois, matériaux locauxConflits d’usage des terres
EnvironnementImpact sur zones humides, nappes
Acceptabilité socialeConsultation en coursMéfiance sur la prise en compte réelle
Urbanisation régionaleRépond aux besoins croissantsAccélère l’artificialisation des sols
Agriculture (maraîchage)Fourniture de substratsDépendance à une ressource extractive

retour d’expérience : entre lassitude et détermination

En tant que journaliste ayant couvert plusieurs projets similaires (notamment les contestations autour des gravières du sud de Rennes ou de Saint-Joachim), je retrouve ici les mêmes lignes de fracture :

  • Un opérateur industriel sûr de son utilité.
  • Des riverains inquiets pour leur environnement.
  • Des élus qui cherchent un équilibre souvent impossible.

Selon Les Soulèvements de la Terre, le cas de Saint-Colomban représente « une illustration parfaite de l’accaparement des terres par l’industrie au détriment du vivant ».

Et vous, étiez-vous à la réunion du 31 mars ? Que pensez-vous de ce projet ? Partagez votre point de vue en commentaire : c’est aussi ça, la démocratie locale.

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