À La Chapelle-sur-Erdre, la plateforme de compostage Terra Ter fait face à une vive opposition en raison des nuisances olfactives persistantes. Pour répondre aux plaintes des riverains, un déménagement est désormais envisagé.
Une plateforme de compostage en quête de solutions
Depuis son installation, la plateforme de compostage Terra Ter, située à La Chapelle-sur-Erdre près de Nantes, fait face à des controverses grandissantes. Exploitée par la société coopérative Compost in Situ, elle transforme annuellement des milliers de tonnes de déchets alimentaires et verts. Malgré ses objectifs écologiques, la plateforme suscite la colère des riverains en raison des odeurs intenses et nauséabondes qui émanent de son site. La situation a pris une telle ampleur que la direction de Terra Ter envisage aujourd’hui de déménager.
Le contexte d’une installation controversée
Implantée à proximité d’un quartier résidentiel, Terra Ter assure la gestion de 3 500 tonnes de déchets par an, avec une extension possible à 6 000 tonnes. Ce volume important de matières organiques engendre des processus de décomposition dont l’odeur est difficile à contenir. Depuis maintenant neuf mois, ces émanations affectent quotidiennement la vie des habitants voisins, qui décrivent les odeurs comme « insupportables », évoquant notamment des relents de purin particulièrement intenses.
Selon un article de France 3 Régions, ces nuisances perturbent profondément le quotidien des résidents, à tel point que certains d’entre eux songent à déménager.
Les principaux problèmes soulevés par les riverains
Nuisances olfactives persistantes
Les odeurs générées par Terra Ter sont qualifiées par les riverains de nauséabondes et sont assimilées à celles de purin en décomposition. Plusieurs habitants de La Chapelle-sur-Erdre ont manifesté leur mécontentement, expliquant que ces odeurs envahissent leurs foyers et perturbent leur qualité de vie. Respire à la Chapelle, un collectif de riverains, a été formé pour défendre les intérêts des habitants.
Ce collectif milite activement pour un changement de situation, en mettant en avant le fait que les odeurs rendent la vie locale invivable.
Non-respect de la réglementation
La plateforme est également pointée du doigt pour une série d’irrégularités. Selon la réglementation en vigueur, un site de compostage doit se situer à au moins 200 mètres des habitations ; pourtant, Terra Ter se trouve à seulement 50 mètres des premières maisons. D’autres éléments, comme l’absence d’une fosse à purin couverte, l’absence de système d’extraction efficace et de clôture adéquate, ainsi que les risques potentiels de pollution des sols, aggravent le mécontentement des résidents.
Selon Ouest France, les risques environnementaux associés aux écoulements de liquide non contrôlés sont également une préoccupation majeure du collectif.
Des plaintes judiciaires en suspens
Devant l’inertie de la situation, les riverains n’ont eu d’autre choix que de menacer d’intenter une action en justice. En effet, malgré les multiples réunions de médiation organisées avec la municipalité et les tentatives de compromis, les habitants déplorent un manque de progrès significatif pour remédier aux problèmes. De plus, la préfecture a pris la situation en main en annonçant une surveillance accrue du site et une possible fermeture de la plateforme si les nuisances olfactives ne disparaissent pas d’ici le 31 mars.
Les actions entreprises par les parties prenantes
Les résidents de La Chapelle-sur-Erdre ne sont pas restés passifs face à cette situation difficile. Le collectif Respire à la Chapelle a multiplié les interventions auprès des autorités locales, des représentants de Terra Ter et des médias pour obtenir des réponses. Ces efforts ont conduit à la tenue de réunions de médiation, où le maire de la commune a tenté de trouver un terrain d’entente entre les parties.
Dans le même temps, la préfecture a imposé une série de contrôles et a menacé de fermer la plateforme si aucune amélioration notable ne survient. Selon les dernières informations, cette surveillance devrait se poursuivre jusqu’à la fin du mois de mars prochain, période à laquelle une décision finale sera prise. Cette date butoir marque un tournant pour Terra Ter, contraignant l’entreprise à envisager un déménagement si elle ne parvient pas à endiguer les odeurs.
Les solutions envisagées
Plusieurs pistes sont actuellement étudiées pour atténuer les nuisances. Parmi elles :
- Installation de systèmes de filtration plus performants
- Couverture de la fosse à purin
- Éloignement des stocks de compost des habitations
Cependant, ces mesures n’ont, pour l’heure, pas permis de rassurer les riverains qui exigent des garanties concrètes sur la fin des odeurs.
Un déménagement pour apaiser les tensions ?
Face à l’ampleur de la colère et des recours envisagés, Terra Ter a finalement annoncé être prête à envisager un déménagement. Cette décision résulte des pressions croissantes exercées par les riverains et des défis techniques à résoudre les problèmes d’odeurs sur le site actuel. Bien que Terra Ter soit en mesure de fournir un compost local et écologique, utilisé par une quinzaine d’agriculteurs partenaires, l’impact négatif sur le bien-être des habitants l’emporte sur les bénéfices environnementaux.
« Le projet de Terra Ter avait tout pour être une réussite, mais les odeurs ont transformé nos vies en cauchemar », confie un habitant du quartier.
Cette phrase résume le sentiment d’une partie des riverains, initialement favorables au compostage local, mais déçus par les effets concrets.
Vers une meilleure cohabitation avec les résidents ?
La décision de Terra Ter de déménager pourrait représenter une solution de compromis permettant de concilier les objectifs environnementaux du projet avec le confort des résidents. Ce déménagement est perçu par de nombreux habitants comme une victoire pour leur qualité de vie, bien qu’il reste à définir le lieu et les modalités de cette relocalisation. Pour Terra Ter, l’enjeu sera de trouver un nouvel emplacement qui respecte les normes réglementaires et assure une distance suffisante avec les zones résidentielles pour éviter tout nouveau conflit.
La situation autour de Terra Ter reflète un défi plus large auquel sont confrontés de nombreux projets écologiques : comment garantir un développement durable qui tienne compte des enjeux environnementaux tout en respectant les attentes légitimes des communautés locales ?
Alors que le débat autour de Terra Ter continue, plusieurs questions restent en suspens. La préfecture pourrait-elle imposer d’autres contraintes pour prévenir des situations similaires ? Comment Terra Ter pourrait-elle modifier ses procédés de traitement pour réduire les odeurs dans son nouvel emplacement ? Les riverains, quant à eux, restent mobilisés et attendent des solutions définitives.
L’annonce de ce déménagement pourrait enfin apaiser les tensions, bien que l’avenir de Terra Ter soit encore incertain. Les résidents de La Chapelle-sur-Erdre semblent prêts à tourner la page de cet épisode désagréable, en espérant que l’histoire de Terra Ter devienne un exemple pour éviter de telles situations à l’avenir.
Partagez votre opinion sur cette affaire : pensez-vous que le déménagement de Terra Ter mettra fin aux nuisances ?