Le prix des transports en commun a toujours été un sujet sensible pour les usagers. À Nantes, le ticket de tram coûtait environ 5 Francs en 1985, soit 0,76 € en euros actuels. Aujourd’hui, il faut débourser 1,80 €, soit une augmentation de plus de 130 % en près de 40 ans. Cette hausse s’explique par l’inflation, l’évolution du réseau et les coûts d’exploitation. Retour sur cette évolution et ses implications pour les Nantais.
Un ticket à 5 Francs en 1985 : un tarif attractif
Lorsque le tramway de Nantes a été inauguré le 7 janvier 1985, le prix du ticket était fixé à 5 Francs, soit 0,76 € après conversion en euros. Ce tarif, relativement abordable à l’époque, a contribué au succès immédiat du réseau, avec 42 000 voyageurs quotidiens dès la première année d’exploitation.
À titre de comparaison, en 1985, le SMIC horaire brut était d’environ 20,46 Francs (3,12 €). Un ticket de tram représentait donc environ 24 % du salaire minimum horaire, contre 12 % aujourd’hui.
Selon une archive de la presse locale, plusieurs Nantais se souviennent encore de cette époque :
« Le tramway était une vraie révolution ! On montait avec un simple ticket, et on pouvait traverser toute la ville pour 5 Francs seulement. »
Prix des transports en 1985 en France
À Nantes, ce tarif était aligné sur ceux pratiqués dans d’autres grandes villes françaises :
| Ville | Prix du ticket en 1985 | Prix en euros (converti) |
|---|---|---|
| Nantes | 5 Francs | 0,76 € |
| Paris (RATP) | 4,50 Francs | 0,69 € |
| Lyon | 4,80 Francs | 0,73 € |
| Bordeaux | 4,20 Francs | 0,64 € |
Cette tarification permettait aux habitants de se déplacer facilement, dans une ville qui venait à peine de relancer son réseau de tramway, après l’arrêt du premier tram nantais en 1958.
Une augmentation progressive et continue
Depuis 1985, le prix du ticket n’a cessé d’augmenter. Les principales hausses ont été justifiées par plusieurs facteurs :
- L’inflation : les coûts des infrastructures et des services ont augmenté.
- Le développement du réseau : création de nouvelles lignes, modernisation des rames, amélioration de l’offre.
- La volonté de favoriser les abonnements : la politique tarifaire incite de plus en plus à privilégier les formules mensuelles ou annuelles.
En 2005, un ticket de tram coûtait déjà 1,20 €. Puis en 2015, il dépassait 1,50 €, avant d’atteindre 1,80 € aujourd’hui.
Selon les données de l’INSEE, l’inflation seule aurait dû porter le ticket à environ 1,40 € en 2024 si l’évolution suivait uniquement la hausse des prix à la consommation. La différence s’explique donc par les coûts d’exploitation croissants du réseau TAN.
Réaction des usagers
Face à cette hausse constante, de nombreux Nantais s’inquiètent du coût des déplacements.
Un usager régulier du tram témoigne :
« Avant, je prenais souvent le ticket à l’unité, mais à 1,80 €, ça revient cher. Je suis passé à l’abonnement, même si c’est un budget. »
Cette évolution du tarif pousse une majorité de voyageurs vers les abonnements, qui sont souvent plus économiques sur le long terme.
Vers une tarification plus juste ?
Face à la grogne des usagers, plusieurs solutions ont été proposées :
- La gratuité des transports pour certains publics : déjà mise en place pour les jeunes de moins de 12 ans et certains bénéficiaires du RSA.
- Une tarification sociale progressive : envisagée pour rendre le coût des transports plus accessible selon les revenus.
- Le développement des alternatives : vélos en libre-service, covoiturage urbain, extensions des pistes cyclables.
Nantes pourrait-elle suivre l’exemple d’autres villes ?
Certaines villes françaises et européennes expérimentent la gratuité totale des transports, comme Dunkerque ou Tallinn (Estonie). Mais à Nantes, cette option est encore débattue.
Selon un rapport de l’UTP (Union des Transports Publics), la gratuité totale nécessiterait une compensation financière de plus de 80 millions d’euros par an pour couvrir les pertes de billetterie.
En près de 40 ans, le prix du ticket de tram à Nantes est passé de 0,76 € à 1,80 €, soit une augmentation bien supérieure à l’inflation. Ce phénomène s’explique par les investissements réalisés dans le réseau, mais pose la question de l’accessibilité des transports en commun pour les usagers.
Et vous, pensez-vous que le prix des transports est devenu trop élevé ? Faut-il envisager la gratuité totale ? Partagez votre avis en commentaire !